“Collectivités : l’avenir des services est dans la data” par Abdelaziz Joudar

Abdelaziz Joudar, Co-fondateur et Directeur Général de DataValue Consulting livre son regard sur le sujet des Smart Cities, découvrez sa tribune* : 

“Le concept de smart city est simple. Il est synonyme d’une ville incluant des infrastructures intelligentes et connectées, allant du réseau routier jusqu’aux réseaux électriques, de gaz, et d’eau, en passant par les télécoms, les transports en commun et les solutions de recharge des véhicules électriques. Il s’agit aussi de rendre les administrations plus efficientes et d’améliorer les services publics rendus aux citoyens.

Au fil des projets et des réalisations, la notion de smart city s’est progressivement transformée pour laisser place au concept plus large de “smart territoire” : les initiatives “smart” englobent désormais des zones rurales et périurbaines, comme le démontrent les actions de Lyon et Grenoble en faveur des réseaux énergétiques intelligents , ou de Singapour, territoire multi connecté considéré comme le plus performant en la matière.

Que ce soit pour une ville ou un territoire, les bénéfices de la smart city sont nombreux pour les collectivités et habitants, allant de la réalisation d’économies à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens. La ville intelligente touche donc à de nombreux aspects du quotidien : mobilité plus verte et fluidité des déplacements, meilleure gestion de l’éclairage, du ramassage des déchets, des crèches, ou encore déploiement de solutions digitales innovantes. L’objectif final étant de faciliter la vie des citoyens, d’améliorer la qualité de vie globale des habitants.

La data au service de la multiplication des cas d’usage

La data constitue une matière essentielle à la construction des villes intelligentes. Il ne fait aucun doute que de son utilisation accrue dépendra l’essor des smart cities et la création de nouveaux cas d’usage. En matière de transition énergétique, par exemple, les zones pilotes montrent déjà d’excellents résultats sur l’optimisation de l’éclairage collectif, en fonction notamment de la circulation et de la saisonnalité. Cette utilisation de la donnée, qui permet de réduire les dépenses des collectivités, pourrait être généralisée d’ici 5 ans à une large portion du territoire français. La transition énergétique passera également par le développement de “smart buildings” moins énergivores, et capables de mesurer les taux d’occupation, les flux de personnes, ou encore de relever l’humidité et la température présentes à l’intérieur des bâtiments.

Autre thématique de prédilection pour la smart city : la réduction de la fracture numérique. Le territoire intelligent est en effet appelé à répondre à des enjeux sociétaux et économiques, en offrant, par exemple, un accès au wifi gratuit à des populations fragiles, et ce tout spécialement dans un monde où la covid-19 n’a fait qu’accentuer le recours au digital, entre télétravail et scolarité à distance. Il est enfin possible de songer pour l’avenir à l’arrivée de nombreux cas d’usage destinés à rendre le territoire plus inclusif, concernant, par exemple, la gestion des places de parking ou les conditions d’accès aux bâtiments.

Une amélioration du quotidien des usagers

Services publics optimisés et meilleure qualité de vie sont donc à attendre de l’émergence des nouveaux cas d’usages liés au développement des villes intelligentes. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Ces améliorations passeront notamment par l’analyse de données issues de l’accidentologie, du trafic routier, mais aussi par la simplification des démarches administratives grâce à la création de plateformes numériques, ou par le regain d’attractivité des centres-villes, tendant vers l’apaisement et la piétonnisation. À quelle échéance peut-on espérer un quotidien ainsi transformé ?

La multiplication des “smart” initiatives peut être envisagée d’ici 5 ans. Néanmoins, s’il existe aujourd’hui de nombreux dispositifs d’aide au financement de ce type de projets, il semble que les collectivités de moins de 50 000 habitants ne soient pas encore en mesure d’entrer dans le monde de la smart city, le ticket d’entrée oscillant entre 2 et 3 millions d’euros. Notons que la baisse du prix des capteurs de ces dix dernières années ne peut suffire à elle seule à faire entrer les petites et moyennes communes dans la partie. Il est fort probable que ces disparités, liées à la taille des collectivités et à leur capacité à attirer des investissements, perdurent encore quelques années, matérialisant, de ce fait, une fracture entre usagers d’un même territoire national.

Smart city : les conditions du succès

À l’évidence, la réussite des projets estampillés “smart city” est d’abord conditionnée par la volonté des responsables publics d’explorer de nouveaux concepts et territoires. À cela, doit s’ajouter une démarche de coopération entre élus et citoyens pour que ces initiatives ne restent pas lettre morte. Comme en entreprise, un volet “conduite du changement et communication” est également indispensable à l’acculturation de la population à ces nouveaux usages.

Du point de vue technologique, l’arrivée de la 5G représente un atout majeur dans le développement et la réussite future des villes intelligentes. Beaucoup de services exigeant un réseau puissant seront, à l’avenir, basés sur cette technologie, fondement des applications en “temps réel”. Dans ce contexte, rien ne saurait freiner l’expansion des smart cities, sauf peut-être les réglementations liées à la protection des données à caractère personnel telles que le RGPD.

Il s’agit cependant d’un frein relatif et déjà pris en compte par les pouvoirs publics. Grâce au “self data”, initié dans d’autres pays européens, le citoyen aura ainsi la possibilité d’administrer et supprimer ses données situées sur les plateformes publiques. Cette réglementation, qui semble retarder les projets de ville intelligente, constitue toutefois une avancée importante et nécessaire en matière de protection des libertés. Gageons que les citoyens qui voient en l’exploitation de leurs données du quotidien la promesse d’un progrès collectif seront prêts à consentir à leur partage.”

Plus d’informations sur DataValue Consulting : www.datavalueconsting.com

Découvrez le parcours d’Abdelaziz Joudar  : BIOGRAPHIE 

*source “Les Échos”

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